lundi 7 décembre 2009

Mon Chien Stupide, John Fante

Certes, encore un écrivain et son nombril. Ses pannes de plume, ses déboires familiaux, sa Porche... et voilà pourtant cent cinquante pages délicieusement cocasses, à 6 euros seulement !
La soixantaine approchante, Bandini est un romancier et scénariste qui ne peut plus se permettre de rêver au succès. C’est aussi un mari et père de famille dépassé par les événements, mais il lui reste une chose : un sens de la dérision des plus acerbes.
Et puis un gros clébard paresseux à tête d’ours débarque dans ce chaos. Une sacrée bête aux passions peu courantes : dormir sous la pluie et sodomiser les mâles, canins ou humains. De quoi exaspérer à peu près tout le monde sauf notre homme, qui voit en lui une superbe métaphore de sa propre vie.
Là-dessus sa femme déprime un peu plus, les enfants déjà grands se tirent un par un avec fracas. 4 moins 1 font 3 moins 1 font 2 moins 2 font zéro, et la scène se transforme en un tête-à-tête grotesque. Deux retraités avant l’heure qui se partagent les quatre ou cinq chambres désertées de leur maison au bord du pacifique… et un chien pédéraste qui finit lui aussi par se tirer.
Tel est le cadre de cette drôle de fable californienne. On se marre, on flippe un peu, et puis on se marre encore. Je veux pas trop en dire, mais trouver dans l'adoption d'une truie la chute de son roman, fallait quand même le faire !