Première information cruciale puisque c'est celle qui nous est donnée en 4eme de couverture: le panda ne fait l'amour que deux fois par an. Il s'avère que des scientifiques ont tenté de nombreuses méthodes d'excitation dont la visualisation de films pornos (quel genre j'aimerais savoir), mais rien n'y fait. Sachant déjà que Mian Mian dans les bonbons chinois avait dépeint une jeune shangaïenne "underground" très réaliste (preuve en est que ses écrits sont interdits en Chine) et en jeune occidentale, tout à fait ignorante des habitudes asiatiques et plus précisément chinoises, je me demande si le "virus du panda" a contaminé les chinois(e)s. Et la réponse n'est ni vraiment oui, ni vraiment non. Non effectivement ils ne font pas l'amour que deux fois par an. Tout le roman tournant autour de la séduction et du sexe. De la découverte des corps qui crée l'exaltation et de l'intimité qui tue les passions. Un sujet de conversation presque unique dans la bouche de chacun des personnages: le sexe. Mais quelle nostalgie, quel désespoir, quelle amertume dans leurs visions des rapports humains! Une description de mœurs déjà approchée par d'autres auteurs mais approfondie par Mian Mian d'une manière très crue et très poétique. J'ai été très surprise (et plutôt agréablement) par l'étrange agencement des textes (tirés d'enregistrements de conversations) et la manière qu'a Mian Mian de jouer avec le temps. En effet elle ne nous raconte pas vraiment une histoire mais ses contemporains, donc jouer avec les jours et les semaines si cela peut légèrement nous embrouiller ajoute de la beauté et de la réalité dans la narration, comme si l'on suivait les souvenirs de plusieurs personnes selon leur bon vouloir.