jeudi 29 octobre 2009

Fahrenheit 451, Ray Bradbury

451 degrés Fahrenheint représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consumme. C'est ainsi que commence la quatrième de couverture. Légère vision d'horreur, j'ai voulu en savoir plus. J'avais lu il y a une dizaine d'années de ça "Les Chroniques Martiennes" du même auteur et j'avais adoré. Donc ni une ni deux je m'attaque à ce roman, pour y découvrir ce qui pourrait être Mon Enfer. Les pompiers n'éteignent plus les feux (non les maisons sont ignifugées, idée à développer) mais on leur a trouvé une activité de remplacement. Brûler toutes les maisons qui contiennent des livres. Ray Bradbury a imaginé un futur terrifiant, où la télé serait omniprésente et les livres des objets interdits. Pourquoi, parce qu'ils sont antisociaux, parce qu'ils dérangent des minorités, parce qu'ils empêchent l'Homme d'être heureux. Dans ce monde là, les gens ne savent rien de la politique, de la guerre, de l'actualité du monde extérieur et ainsi ils ne se posent pas de questions. L'économie, l'histoire et la philosophie, sont de l'histoire ancienne, ça risquerait de pousser les gens à penser. Et penser rend malheureux. Je me sens légèrement coupable en lisant ce livre parce que je suis la première à fermer les yeux sur l'actualité pour ne pas être touchée par les malheurs du monde. Je lis pour m'échapper de la réalité que je trouve bien sombre. Mais qu'en serait-il si ce droit nous était enlevé? Si nous n'étions plus que des machines à bonheur, dénuées de réflexion... Serions nous vraiment heureux?

mercredi 21 octobre 2009

Moins que zéro, Bret Easton Ellis

Dans "Moins que zéro" Bret Easton Ellis nous raconte les vacances d'un jeune homme de la "haute" revenu chez lui à Los Angeles pour les vacances de Noël. Difficile d'imaginer deux (ou trois je sais pas) semaines plus glauques. Le jeune héros, Clay, passe ses vacances à zoner, se droguer et sortir avec ses amis. Vous connaissez Chuck Bass (de Gossip Girl), imaginez 1000 fois plus décadent. Moi qui rêvait d'aller à Los Angeles, à la lecture de ce roman, mon envie s'est légèrement estompée. Je me dis, pour me rassurer, qu'il nous décrit le L.A. des 80's. Qu'aujourd'hui ce n'est plus la même chose. Bret Easton Ellis a une écriture dure qui donne des frissons. A la lecture du roman on se demande s'il accorde une quelconque valeur à la vie. Les amis de Clay s'extasient de la découverte d'un cadavre, l'un d'eux détient même chez lui une jeune fille de douze ans, défoncée à l'héroïne, qu'il viole puis propose à ses amis. Je n'arrive pas à savoir si l'auteur nous fait ici une critique de la société dans laquelle il évolue ou s'il est juste totalement dénué d'émotion. Il faut savoir qu'il a 20 ans lorsqu'il écrit ce livre. Alors quoi? Fils à papa immoral, ou jeune garçon conscient du délabrement de ses proches. Quoi qu'il en soit ce roman m'a fait froid dans le dos. J'angoisse à l'idée que les personnages ont pu être inspirés de personnes réelles et je me réjouis de constater que j'évolue dans un monde plutôt sain finalement. Et oui ça fait toujours plaisir de se dire qu'il y a plus moche ailleurs!

dimanche 18 octobre 2009

Givrée, Alain Monnier

Comment ne pas être attirée d'office par le titre de ce livre. En tout cas moi je l'ai été. Et j'ai été bien inspirée parce que ce dernier m'a fait passer un moment tout a fait agréable. Le roman est tout aussi givré que son titre... Une satire de la société d'aujourd'hui, a travers une histoire tout à fait absurde et plutôt tordante. Mêlée à une romance à peu près aussi absurde. Alain Monnier nous rajoute des petites majuscules à certains mots pour en accentuer le sens pour les éliminer tout de suite après parce qu'elles n'ont plus de raison d'être. Ce que je dis paraît étrange? Vous comprendrez en lisant ce livre. En bref Alain Monnier mélange dans ce roman électroménager, amour, télé réalité, relation familiale compliquée... Tout un tas de sujet qui nous passionne aujourd'hui, non?! Pour ceux qui n'aiment pas trop lire, il est assez court pour que vous arriviez à le terminer! Je le conseille vivement à ceux qui ont besoin de rire un peu en ce froid début d'hiver!

Exit le fantôme, Philippe Roth

La boucle est bouclée. De "Ghost Writer" (1979) à "Exit Ghost" (2009), David Zucherman, alter ego de Philippe Roth, a bien changé. Le jeune auteur méconnu mais ambitieux est devenu un vieil écrivain solitaire, fuyant depuis des années le prestige et les mondanités dans la campagne du Massachusetts…
Pas besoin d’avoir lu les précédentes aventures de Zucherman pour apprécier ce dernier opus. Récemment, David Lodge m’a fait beaucoup rire avec son vieux narrateur, un écrivain sourd comme un pot ("La Vie en Sourdine"). Chez Roth, c’est l’incontinence qui frappe le héros. De retour à New York pour une opération qui a peu de chance de remédier à son problème, Zucherman est de nouveau contaminé par la fièvre urbaine. Les désirs impossibles qu’il ressent pour la jeune Jamie, les conflits intergénérationnels, et bien sûr une certaine nostalgie s’emparent de lui. Avec beaucoup d’humeur, voire une ironie cruelle, il dresse un portrait très critique de la société américaine au lendemain de la réélection de Bush. Mais au-delà de la vieillesse et des considérations sur l’époque, c’est surtout de littérature dont il s’agit. Et notamment dans le face à face avec Richard Kliman, un jeune journaliste qui lui tourne autour pour écrire une biographie de feu E.I.Loneoff, le mentor de Zucherman. Il méprise cet arriviste charognard, mais n’est-ce pas le reflet de lui-même, au même âge, qu’il rejette ?
Attendrie et fascinée, c’est avec regret que j’ai finalement dû laisser partir l’écrivain fantôme.

mercredi 7 octobre 2009

Un roman russe, Emmanuel Carrère

Je remarque seulement, en écrivant le titre, qu'il ressemble à peu de choses au dernier livre de Beigbeder que j'ai lu la semaine dernière (Un roman français). C'est aussi un roman autobiographique. Je crois que les similitudes s'arrêtent là! Un roman russe est bouleversant! J'ai voyagé avec Emmanuel Carrère en Russie. J'ai souffert de ses secrets de famille. Je me suis sentie trahie par Sophie. Et pourtant jamais je ne me suis sentie d'affinités avec lui. Je ne le comprends pas, je suis rarement d'accord avec lui. Mais à aucun moment je ne me suis ennuyée. J'ai eu à chaque page l'impression que l'auteur aurait pu être un ami que je n'aurais pas vu depuis longtemps et qui me racontait sa vie, ses émotions, ses doutes, ses faiblesses avec franchise et sans fausse pudeur. J'ai adoré ce livre pour toute cette honnêteté!

jeudi 1 octobre 2009

Le Parisien, Thomas Lélu

Comment être objective à la lecture d'un roman dont je connaîs l'auteur (on a bien le droit de se la péter un peu non, mais surtout je me dois d'être honnête) . Cas aggravé lorsqu'il s'agit d'une autobiographie. Voici ceci expliqué, je peux commencer. Pour ceux qui avaient déjà lu Mr Lélu, je ne pourrais pas vous dire ce qu'il y a de changé puisque j'ai fait aujourd'hui mon baptême de T.L. . Pour les autres je pourrais vous dire que j'ai envie d'acheter ses bouquins précédents en commençant par "Je m'appelle Jeanne Mass".
J'aurais adoré lire ce livre en état de célibat ou de dépression conjugale. Je me serais sûrement dit, waouh vive la solitude ou mes problèmes ne sont pas si graves. Et puis en y regardant de plus près je constate que je suis un peu jalouse de cette passion qui existe entre les 2 personnages principaux. Tout aussi destructrice qu'elle puisse paraître, j'aurais envie de vivre avec autant d'intensité dans l'amour. Alors conclusion? Je l'ai dévoré en une journée, et je sais plus quoi penser de l'amour... Ca vaut peut-être le coup!